05 Jan La part du requin. Elytis, 2015
Nukuhiva, archipel des Marquises, 1842. Hina et Heetai, fille et fils d’un marin français déserteur et d’une indigène, sont témoins de l’arrivée d’une escadre de guerre française dans leur île. Alors que leur mère vient de succomber à une épidémie, leur père Alban, qui en vingt-cinq ans s’était fondu dans sa tribu adoptive, sombre dans la mélancolie. La sœur et le frère doivent-ils fuir les nouveaux arrivants, comme les en exhorte leur père, ou se risquer à créer des liens avec eux ? Car qui mieux que ces “demis” peut comprendre à la fois la pensée magique de leur peuple et les calculs des blancs ?
Lorsque les tensions accumulées entre tribus et occupants dégénèrent en conflit armé, le moment est venu pour les deux franco-marquisiens de choisir leur camp. Mais comment trouver sa place lorsqu’on est double ?
Inspiré de faits réels, La part du requin évoque l’appropriation française des îles Marquises et l’ultime révolte indigène. On y rencontre l’amiral Dupetit-Thouars, le conciliant roi Temoana et son cousin rebelle Pakoko, mais aussi un officier français amoureux, un prêtre indigène intransigeant sur les sacrifices, un ancien guerrier devenu homme-femme et des déserteurs de diverses nationalités, dont le plus célèbre est Herman Melville, matelot américain en escale à Nukuhiva.
Ce roman revisite la courte période qui a précipité le monde traditionnel marquisien vers les bienfaits incertains de la civilisation.
“La part du requin” est le résultat de la résidence d’écriture que j’ai eu le privilège d’effectuer en décembre 2011 à Nukuhiva. Ce séjour a été pour moi un véritable choc esthétique, culturel et émotionnel. J’y ai rencontré des gens extrêmements attachants et une culture en pleine renaissance. J’ai découvert la réalité et la magie des lieux que j’avais décrits dans “Les îles du santal” sans les avoir jamais vus. L’écriture de ce roman, imaginé comme une suite du premier, porte l’empreinte et la profonde influence de ce voyage.
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