20 Oct Le mot de la fin
Ça y est… trois ans après être rentré des Marquises et deux ans et demi après l’avoir commencé, j’ai écrit le mot de la fin de ce roman. Moment tant attendu, de lâcher prise. Il n’est plus à moi, il est parti, dehors, ailleurs, dans d’autres mains, pour des voyages que je ne connaîtrai pas. Finir, c’est déjà atteindre une part de bonheur.
Car ce livre m’aura donné du fil à retordre. Histoire, psychologie, poésie, action ? Un tricotage de tout cela et de tout ce que les profondeurs m’ont livré. Je dois remercier les personnages : Hina, Heetai et leur père Alban, Vaiana et Poeiti, Terville et Faubel. Et même l’historique chef Pakoko. Ils m’ont tiré de plus d’un mauvais pas dont je ne savais comment me sortir. L’histoire respecte les faits attestés de ces années 1842-1845 aux Marquises, mais l’essentiel n’est pas forcément là. Le cœur du roman, ce sont les choix qui entraînent les personnages vers des places qu’ils recherchent ou refusent.
“On rencontre sa destinée souvent par des chemins qu’on prend pour l’éviter”, écrit Jean de la Fontaine. Car le sujet est bien le conflit entre deux appartenances contradictoires. Lorsqu’on est né “demi”, de l’amour d’un Français déserteur et d’une vehine de Nuku Hiva, lorsqu’on rêve du monde paternel inconnu tout en étant lié aux forces magiques de son île, l’arrivée d’une escadre française toute-puissante remet en cause beaucoup de certitudes. Ces personnages de fiction bien vivants ont su me guider là où ils avaient envie d’aller et je les y ai précédés, accompagnés ou même suivis. En conséquence, comme le souhaitais, la narration, toujours écrite de leur point de vue, se lie aux événements sans s’y perdre.
Maintenant, place à l’éditeur et dans quelques mois, à vous de vous emparer de “La part du requin”.
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