Objets littéraires
Brief insolite pour le concepteur-rédacteur que je suis quand les managers de StJohn’s, l’agence de publicité qui m’emploie, me demandèrent un jour d’écrire des nouvelles littéraires. J’avais pris grand soin jusque-là de séparer ma vie d’auteur de celle de publicitaire. Par leur demande un rien saugrenue, Aurélien Rousseau et Bruno Fradin les ont confondues. De quoi s’agissait-il ? Dans le but de séduire de grands annonceurs, l’agence avait projeté de leur expédier chaque mois pendant un an un objet design original, accompagné d’une nouvelle littéraire qui le mettrait en scène. Une manière inédite de créer des liens et de démontrer qu’au-delà de sa fonction, n’importe quel objet peut être un prétexte à l’imaginaire.
Écrire chaque mois en un jour ou deux une histoire, sans autre contrainte qu’un objet usuel y joue un rôle central, s’est révélé pour moi un challenge passionnant. La thématique transversale que j’y ai glissée est celle du hasard dont l’objet est souvent l’instrument. Car comme l’a écrit de façon sibylline Georges Perec, “Rien ne sert de rien, cependant tout arrive.”
L’interview de Rodolphe martinez sur France Bleu Gironde :