12 Nov À quoi bon écrire des livres si on n’invente pas la vérité ?
Citation de Jorge Semprùn. “Le mort qu’il faut”
La vérité est cette chose insaisissable dont chacun ne voit qu’une partie, avant qu’elle ne soit déformée par d’autres et disparaisse. Certaines vérités se perdent dans l »oubli, irrémédiablement. Or l’oubli est mon ennemi personnel. Je le combats avec mes armes. L’écriture est la principale. Je ne saurai jamais tout à fait comment ceux qui m’ont précédé ont traversé la tourmente de la guerre d’Espagne. Ni ce qu’ils pensaient, ni quelles furent les raisons de leurs choix. Alors, il ne me reste qu’à l’inventer. Cette histoire ne sera donc pas la leur. Les personnages du roman ne seront pas eux. Tout sera différent, car à la différence du récit, le roman n’est pas témoignage. Cependant, aux couleurs que j’ai découvertes, habitée par les passions que j’ai perçues, par les silences qui m’ont bercés, cette histoire sera vraie. Jorge Semprùn, un de mes référents en littérature, avait fait sienne cette citation de Boris Vian dans L’écume des jours : « Dans ce livre tout est vrai, puisque j’ai tout inventé ».
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